ma ville et mon corps interculturels /// 2e édition


 

Deuxième escale pour l’exposition : Anderlecht !

“Prenez délicatement le flacon et respirez notre parfum collectif d’Anderlecht. Vous pouvez en vaporiser sur une touche à emporter. Dans le livret, découvrez les différentes senteurs proposées par le groupe et celles qui ont été retenues dans la composition finale.”

Bruxelles représenterait la deuxième ville la plus multiculturelle du monde… Au-delà de ce constat, qui pour les uns est source de réjouissance et pour d’autres un facteur déstabilisant, que recouvre cette réalité ? Que signifie vivre dans une ville multiculturelle ? Et notre ville, est-elle interculturelle ?

Cette exposition itinérante et évolutive vous invite à en débattre. Chaque édition s’installe dans un autre quartier de Bruxelles et est augmentée d’une œuvre collective réalisée par des habitant-e-s et un-e artiste invité-e. Vous pouvez vous-mêmes contribuer à l’expo puisqu’elle est participative.

A Anderlecht, nous avons collaboré avec l’artiste Meriam Kerkour. Nous avons proposé à un groupe d’habitants de réaliser un parfum collectif. Quelles odeurs de notre ville nous font tourner la tête ? Quel équilibre trouver entre les vécus de chacun ? Les bonnes et les moins bonnes senteurs ?

«Nous sommes 28 Bruxellois-es porté-e-s par plusieurs cultures.
Nous sommes d’ici et nous vivons dans un monde en mouvement. Nous sommes immigré-e-s, enfants de l’immigration, expatriée- s, métis-ses, multilingues. Nous aspirons à changer de milieu social, nous sommes en couple mixte, homosexuel-le-s, nous sommes handicapé-e-s. Alors qu’avons-nous donc en commun ? Nous brodons entre fierté et rejet de notre héritage. La société nous fait rêver puis elle veut nous enfermer dans des cases,.
Francophone ou néerlandophone. Porter le voile ou travailler… On nous demande de choisir et de rester à notre ‘place’. On s’y habitue… Mais, non, nous pensons que l’interculturalité est l’avenir du monde.
L’interculturel c’est quand ça se mélange, et ce n’est pas si facile ! Nous avons cherché au fond de nous et ensemble ce que pouvait être l’interculturalité, la manière dont elle s’incarne dans la ville et la manière dont elle s’incarne dans notre intimité. Nous avons pensé à ce qu’on peut faire pour la faire vivre : une école sans culture dominante normative, une Histoire racontant plusieurs points de vue, des événements qui mélangent. Laisser parler l‘autre plutôt que parler à sa place, même si on croit dire des vérités positives (il n’y a pas de clichés positifs).
Oser parler des ‘classes’ sociales car elles parlent de rapports de pouvoir qui se cachent sous les apparences.
La Belgique change rapidement, comme le monde. On doit tous modifier des choses. Chacun. Trouver de nouveaux terrains d’entente. Nous vous invitons donc à penser, à contredire, à débattre… bref à dialoguer. Avec vous-même et avec d’autres. Car il y a une chose que l’on peut affirmer sur l’interculturalité : elle est mouvement, elle est action dans la société. Au fond, on aspire aux mêmes choses. La nature, notre instinct animal, ça nous fédère. Nous sommes tous humain-e-s : avec nos yeux qui cherchent des repères, nos bouches qui babillent, nos coeurs qui s’emballent, nos têtes qui chauffent, nos mains qui saluent. »

Edito collectif

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Statut : Projet mené par Habitants des images, coordonné par Savannah Desmedt, Adèle Jacot et Mélanie Peduzzi
Partenaires : pour l’édition Anderlecht nous collaborons avec la Maison de la participation pour l’organisation des workshops de création, avec l’artiste Meriam Kerkour et la Boutique culturelle pour l’exposition
Soutien : la Fédération Wallonie Bruxelles, la Région de Bruxelles Capitale

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