Les femmes d’Exil se mobilisent

Trente femmes sont à l’origine de l’exposition PASSAGES actuellement visible dans le métro de la Bourse de Bruxelles. Elles sont des femmes passées par le Centre Exil, elles sont des femmes artistes, curatrices, alliées… Depuis 2015, elles ont travaillé sur le projet H/histoire(s) de femmes d’Exil, qui parle de l’Histoire avec un grand «H» au travers d’histoires d’habitantes de Bruxelles. Comment la politique internationale influence nos vies individuelles, et inversement ? Sur l’écran tactile du métro, plongez-vous dans les récits racontés par les femmes. Ces textes s’inspirent d’archives historiques, de souvenirs personnels et de fiction, pour parler d’elles et de la société. Dans les vitrines, vous découvrez des poupées voyageuses, des masques magiques, des recettes réparatrices, des contes guerriers et des photographies d’une autre époque.

En février 2023, ces femmes se mobilisent pour partager leurs créations, leurs histoires et leurs revendications lors d’un programme de médiation et d’événements publics. A l’occasion d’un soirée de réflexion organisée le 17 février, elles invitent également une quarantaine de femmes du Comité des Femmes Sans-Papiers pour interpeller avocats, politiques et citoyen·nes.

H/histoire(s) de femmes d’Exil est un projet de l’ASBL Habitant.e.s des images, coordonné par Mélanie Peduzzi. L’exposition « Passages » est curatée par Ichraf Nasri, d’après une invitation de Zinnema à l’ASBL Xeno- qui met en valeur des artistes femmes/racisées.
Avec le soutien de la Fondation Roi Baudoin, des communes de Bruxelles, Ixelles, Schaerbeek et Saint-Gilles, du Centre Exil, de la FWB, de la COCOF.

Programme :

Depuis janvier, de nombreuses rencontres ont eu lieu : 15 visites guidées de l’exposition et 4 ateliers pratiques avec les élèves des classes DASPA du campus Saint-Jean. Vous êtes invité·es à nous rejoindre pour 2 grandes rencontres en février :

Rencontre autour de la condition des femmes sans-papiers :

Vendredi 17 février de 17h à 20h
RDV à Globe Aroma, rue de la Braie 26, 1000 Bruxelles
Avec l’expertise et la collaboration du Comité des femmes sans-papiers.

Finissage festif avec lectures, chants et danses :

Jeudi 23 février de 18h à 21h
RDV à l’Espace Qartier dans le métro Bourse (niveau -1, sortie direction Place Fontainas)

Inscrivez-vous : admin@habitant-des-images.be

Revendications et témoignages :

“On ne choisit pas d’être sans-papiers, personne ne choisit la souffrance !” Liliane Flore

“Des femmes sans-papiers sont violentées et exploitées. J’en connais qui voudraient porter plainte, mais n’ont pas de preuves, et elles n’ont parlé à personne quand c’est arrivé. Par exemple une d’entre elles, un homme l’a forcée à aller avec d’autres hommes. Elle n’ira pas à la police. Si tu vas les voir, mais que tu n’as pas de papier, c’est un gros risque.“ Diamilatou, participante à l’exposition

“Le racisme et le sexisme structurels ont des conséquences graves sur la vie de ces femmes, entravant leur capacité à vivre une vie digne et sûre. Il est donc crucial de travailler à combattre les discriminations indépendamment de leur statut migratoire ou de leur genre. La lutte des sans-papiers contribue à la construction d’une société plus inclusive et plus solidaire, où toutes les personnes sont considérées comme des individus à part entière et sont traitées de manière équitable. Pour ce faire, il est important de continuer à soutenir ces efforts afin de garantir l’égalité et la justice pour toutes et tous.” extrait du texte d’introduction à la soirée du 17 février

>> Les vidéos de la soirée bientôt accessibles ici…

>> Découvrez les revendications et des témoignages en téléchargeant notre dossier :

prog-revendications_final-1 Télécharger

Les histoires :

“Je m’appelle Barakissa et un jour ils sont venus et ils m’ont prise. Pour eux, je n’étais qu’un objet.

Qui ? Eh bien les blancs parce que c’est les blancs qui prennent toujours ! C’est la mission catholique qui est venue. Ils ont volé ou ramassé. Plus tard, moi parmi 300 autres objets nous avons été achetés par les colonies à hauteur de 3 millions de francs CFA. Avec cet argent, ils ont construit une église… Peut-être que c’est vrai.” récit de Mariam

>> Découvrez les textes lus par des femmes en cliquant sur ce lien